Dans le cadre du projet de la Cité Muséale de Château-Chinon, porté par le Conseil départemental de la Nièvre et la Communauté de Communes Morvan Sommets et Grands Lacs, les musées du Septennat et du Costume, créés à l’initiative de François Mitterrand, ont fermé leurs portes au public en 2019, pour bénéficier d’importants travaux de rénovation.
La future Cité Muséale, réunira les deux musées au sein d’un équipement culturel innovant. Il s’agissait de créer le nouveau nom de cet établissement, afin de refléter l’ambition et l’originalité de son propos.

Pourquoi la « Cité des Présents » fait sens, tant avec le cadeau diplomatique qu’avec la mode ?
Parce qu’il existe un point saillant qui réunit les deux domaines : l’humain. Vecteur de relations intersubjectives, de diversité et parfois de conflit, il constitue le liant de ces deux thématiques, en apparence opposées.
Si vivre ensemble, dans ce monde que nous partageons, implique nécessairement la (re)connaissance de l’Autre différent, nul ne saurait véritablement exclure d’une observation efficiente l’habit qui fait le diplomate. Ce que l’on donne à voir n’est-il pas un indice de ce que l’on a à offrir ?
Si les représentations ne sont pas la valeur intrinsèque des choses, elles sont cependant ce qui structure la réalité. En cela, si un cadeau diplomatique représente ce qu’un pays veut donner à voir de lui à l’extérieur, la mode remplit le même critère.
Qu’il s’agisse de folklore – frappé d’une connotation négative – de particularismes nationaux ou régionaux, ceux-ci ont vocation à différencier chaque individu ou chaque pays, de façon à les rendre reconnaissables par le reste du monde.
À la façon singulière qu’ils ont, chacun, d’être présents à l’Autre ou de s’ancrer dans un présent commun aux couleurs innombrables, la mode et le cadeau diplomatique ont, tous deux, leur partition à jouer ensemble dans ce système des représentations.

La mode habite le présent
La mode s’inscrit, de fait, dans le temps. Elle dessine les contours d’un présent qui, sitôt énoncé, nous échappe. Si elle traverse les époques, elle reste inéluctablement associée au présent, à l’éphémère.
La mode est une manière privilégiée d’habiter le présent. Sa raison d’être, c’est l’air du temps qui la traverse, tout droit sorti des chamboulements de la viesociale.
Son (obsol)essence même semble être d’en découdre avec ce présent volatile ; telle une œuvre de Sisyphe qui, dans un labeur stérile, tenterait de l’emprisonner entre ses fils, à l’infini, lorsqu’il appartient toujours déjà au passé.
Toutefois, le présent a coutume de revenir, dans le mouvement circulaire qui le caractérise, revêtant parfois l’aspect d’un jean pattes d’éph’, « qui n’est, chaque fois, ni tout à fait [le] même, ni tout à fait un autre ».
La mode est donc une allégorie du temps, de ce présent qui passe, que l’on ne peut saisir, mais qui se donne encore à contempler, tel qu’il a été.
Le présent diplomatique répond également à la mode d’une époque. Il est daté.
C’est pourquoi la Cité des Présents est le lieu privilégié où contempler ces traces de présent, à travers le temps.
Commande : naming, univers verbal
Client : Graphéine
Année : 2022